La violence conjugale est un exercice abusif de pouvoir par lequel un individu en position de force cherche à contrôler une autre personne en utilisant des moyens de différents ordres afin de la maintenir dans un état d’infériorité ou de l’obliger à adopter des comportements conformes à ses désirs à lui.
La violence conjugale se manifeste sous plusieurs formes. Elle est souvent insidieuse et les premiers signes peuvent être subtils et difficiles à déceler.
La violence verbale est utilisée pour intimider, pour humilier ou pour contrôler une autre personne. Elle peut être employée de façon subtile ou au contraire, être très directe.
La violence psychologique se situe principalement au niveau des attitudes et des comportements d’une personne. Elle vise l’intégrité psychologique de l’être humain, c’est-à-dire à dénigrer la personne dans sa valeur en tant qu’individu. Tout comme la violence verbale, elle peut être employée de façon subtile ou plus manifeste.
La violence la plus méconnue, la violence économique se manifeste par des comportements et des actions qui empêchent une personne d’accéder à sa liberté économique. Encore une fois, cette forme de violence peut être utilisée de façon implicite ou explicite.
La violence la plus redoutée et la moins dénoncée. La violence sexuelle se traduit par toutes formes de gestes à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage. Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs, soit par un abus de pouvoir, soit par l’utilisation de la force ou de la contrainte, soit sous la menace implicite ou explicite.
La violence la plus connue. La violence physique se caractérise par l’emploi de gestes violents envers une autre personne. Lorsque la violence physique est utilisée, il y a de fortes chances que d’autres formes de violence soient présentes dans la relation, notamment la violence verbale, psychologique et sexuelle.
Le contrôle coercitif est un ensemble de comportements qui dépasse les actes physiques et verbaux qui se matérialisent par des stratégies de domination de l’agresseur sur sa victime. Le contrôle coercitif englobe la nature permanente, cumulative et répétitive de gestes violents, où l’agresseur cherche à contrôler divers aspects de la vie de la victime, créant ainsi un climat constant de peur et de tension. Il engendre une privation des droits et libertés fondamentaux de la personne, tel le droit à la sécurité et à l’égalité.
Le cycle de la violence représente les quatre phases par lesquelles se perpétuent les gestes de violence. Ces phases permettent de comprendre le cercle vicieux de la violence conjugale et d’identifier les comportements du conjoint à chaque étape du cycle ainsi que les conséquences pour les victimes. Bien que le cycle de la violence demeure plus facilement identifiable lorsqu’il y a de la violence physique dans la relation, il s’applique également aux autres formes de violence, soit verbale, psychologique, sexuelle et économique. Le cycle de la violence est en fait une dynamique relationnelle qui peut être complexe et subtile. L’intensité du cycle varie durant la vie d’un couple et d’un couple à l’autre.
Toutes les relations commencent dans cette phase. C'est agréable et on croit avoir trouvé quelqu'un de très respectueux qui nous rendra heureuse. Cependant, c'est dans cette première phase que le conjoint agresseur s'excuse après un premier épisode de violence en promettant qu'il ne recommencera plus. Il peut alors redevenir gentil et charmant. À ce moment, l'espoir d'une relation saine renait chez la femme.
À la deuxième phase, la tension du conjoint monte, ce qui crée un climat de peur et d'anxiété pour la victime. Dans cette phase, le conjoint utilise souvent de la violence verbale et psychologique. Ces attaques sont parfois considérées comme mineures par la conjointe, qui croit faussement qu'elle pourra contrôler la situation.
La troisième phase du cycle, généralement courte, mais dévastatrice, se traduit par l'explosion du conjoint, c'est-à-dire par une agression, souvent physique. Pendant cette période, la victime est en état de choc. Traumatisée, ses idées et ses sentiments sont confus: elle peut ressentir aussi bien de l'outrance et de la colère que de la honte.
À la dernière phase, l'agresseur tente de se justifier en expliquant les raisons de son acte. De son côté, la victime, souvent de façon inconsciente, cherche des réponses aux gestes violents de son partenaire. Suite aux justifications de son conjoint, le doute et la culpabilité l’envahissent peu à peu.